Projet ANRS COV-13 EMuL-COVID-19

Une Étude multidisciplinaire de recherche sur le COVID-19 au Burkina Faso

Pourquoi nous faisons cette recherche ?

Le Burkina Faso comme l’ensemble du continent africain fait face à la pandémie de la COVID-19. Plusieurs pays dont le Burkina Faso ont pris des décisions pour protéger la population : la distanciation sociale, le port de masques, le confinement, le dépistage, le diagnostic et le traitement des personnes malades. Ces mesures semblent difficiles à appliquer au Burkina Faso. En effet, le pays a mis en place un plan pour lutter contre la COVID-19 qui consiste entre autres à identifier les personnes suspectées d’avoir la maladie pour les traiter mais fait face malheureusement a beaucoup de difficultés. D’abord pour déterminer qu’une personne est infectée par le virus SARS-CoV-2 (responsable de la maladie de la COVID-19), il faut des analyses coûteuses pour le pays. Il est alors difficile voire impossible d’avoir une idée du nombre de personnes infectées par le virus dans l’ensemble de la population. Des tests moins chers existent permettant de dire qu’une personne a développé dans son organisme des défenses naturelles appelées anticorps IgG et IgM contre le virus SARS-CoV-2 et de conclure que cette personne a été infectée. Au Burkina Faso et en Afrique Sub-saharienne de manière générale, il n’existe pas de données sur les facteurs qui permettent de prévoir la survenue de complications graves et de décès causés par la COVID-19. Pourtant, cela permettrait d’identifier les malades qui seraient à risque de développer des formes graves de la maladie et de concentrer les moyens disponibles sur cette partie de la population pour réduire les dépenses liées aux traitements. Enfin, peu d’études socio-anthropologiques sont faites sur le parcours de soins des malades pour analyser comment ils vivent la maladie, mais aussi l’acceptabilité, l’application et l’impact des mesures de prévention de la maladie sur le personnel soignant et la population. Trois équipes de recherche internationales et multidisciplinaires travailleront sur différentes parties de cette recherche avec pour objectif de produire des connaissances scientifiques permettant de soutenir le Burkina Faso dans sa lutte contre la COVID-19.

Quels sont les objectifs de cette recherche ?

Cette recherche s’articulera autour de trois parties complémentaires ayant pour objectifs principaux de :

• Déterminer sur 100 personnes, le nombre de personnes qui ont été infectées par le virus SARS-CoV-2 au sein de la population du Burkina Faso (Partie 1 : Séro-épidémiologique) et qui ont développé dans leur organisme des défenses naturelles qui pourraient les protéger contre la COVID-19.
• Déterminer les informations qui permettent de prévoir quel malade fera des complications graves ou peut mourir de la COVID-19 (Partie 2 : Épidémiologie clinique);
• Comprendre comment les malades vivent leur traitement dans les centres réservés pour leur traitement, et comment le personnel soignant et la population perçoivent, acceptent ou appliquent les mesures de prévention de l’infection (Volet 3 : Socio-anthropologique).

Quels sont les résultats attendus ?

Cette étude permettra d’une part de savoir sur 100 personnes le nombre de personnes qui a été infectées par le virus SRAS-CoV-2 dans la population du Burkina Faso et pourrait avoir développé dans leur organisme des défenses naturelles contre le virus. Cela permettra d’adapter les mesures de prévention contre la COVID-19 pour optimiser les ressources et préparer des stratégies de réponses à d’autres épidémies de la COVID-19 qui pourront réapparaitre. D’autre part, la recherche permettra d’avoir des informations épidémiologiques et socio-anthropologiques utiles pour soutenir le Burkina Faso dans sa lutte contre la maladie.

Qui nous autorise à faire cette recherche ?

Cette étude est réalisée par le Centre MURAZ, une Direction Technique de l’Institut National de Santé Publique (INSP) du Burkina Faso ; et des partenaires nationaux (Institut de Recherche en Sciences de la Santé) et internationaux (Centre de Lutte Contre le Cancer Georges François Leclerc de Dijon en France, et l’Université McGill du Canada).

L’étude a obtenu le soutien du Ministère de santé, et l’autorisation du Comité National d’Éthique pour la Recherche en santé (N* 2020-8-140) qui reconnait que les données collectées ne seront pas utilisées à d’autres fins que ceux définis pour cette recherche et seront sans danger pour les personnes participant à cette recherche.

Que pouvez-vous faire pour aider le Burkina Faso à lutter contre de cette maladie ?

La COVID-19 est une maladie nouvelle contre laquelle nous devons lutter même si nous avons l’impression que notre pays est moins touché que les pays riches. En acceptante de participer à cette étude, vous allez nous aider à mieux comprendre la COVID-19 au Burkina Faso. En effet, les informations que nous collectons et les prélèvements de sang que nous faisons permettront de connaitre le nombre de personnes qui ont été en contact avec le virus de la COVID-19 et qui ont peut-être développé des défenses naturelles contre ce dernier. Certaines informations que nous allons collecter vont nous permettre d’aider les médecins à mieux soigner les personnes malades de la COVID-19.

INSP-BF